Artistes :
Helena Almeida (PT)
Silvia Bächli (CH)
Davide Balula (FR)
Emanuele Becheri (IT)
Patrick Corillon (BE)
Robert Currie (UK)
Christoph Fink (BE)
Ana Hatherly (PT)
Thomas Müller (DE)
Marine Pagès (FR)
Kees Visser (NL)
John Wood & Paul Harrison (UK)
Commissariat: Johana Carrier et Joana Neves pour la Plateforme Roven
25 novembre 2010 - 15 janvier 2011
Vernissage: mercredi 24 novembre, performance de Davide Balula
Nous empruntons à la science expérimentale du XIXe siècle l’expression « méthode graphique ». Il s’agit du développement d’un procédé de traduction du mouvement de la matière par des appareils inscripteurs ou enregistreurs. Au-delà de ses vertus pratiques, nous retenons le désir d’exprimer la matière animée à travers des lignes et des images lues en fonction des grilles qu’elles mettent en place. Aussi, les diagrammes ou la chronophotographie d’Etienne-Jules Marey et d’Eadweard Muybridge s’inscrivent dans la séquence linéaire et le mouvement comme abstraction. Ces ressources scientifiques nourrissent le langage artistique depuis leur apparition, mais elles ont aussi affecté notre relation au monde et conséquemment notre langage et nos productions. Joseph Albers traduit ainsi cette réciprocité entre forme et comportement :
“Art problems are problems of human relationship. Note that balance, proportion, harmony, [and] coordination are tasks of our daily life as are also activity, intensity, economy, and unity. And learn that behaviour results in form—and, reciprocally, form influences behaviour.”
Comment sommes-nous influencés par les formes abstraites de la traduction de la matière ? Désormais envisagés comme des données quantifiables ou mathématiquement exprimables, les phénomènes sont des lignes sensibles exprimées par des courbes, en fonction d’étalons, de figures géométriques. L’ivresse de la mesure a progressivement été appliquée à tous les domaines scientifiques, et même au comportement humain. Le corps est un cumul de mouvements organiques et mentaux qui peuvent être exprimés tantôt par des diagrammes, tantôt par des sondages d’opinion… Cette abstraction, entre prélèvement et trace, influence le comportement, la production et le langage.
Les artistes réunis pour l’exposition sont les héritiers obliques de telles pratiques scientifiques tout comme d’une tradition esthétique qui en prit acte. Les œuvres exposées reprennent le langage de la ligne, de la trace, de la transposition et de la traduction de la matière en mouvement. Le corps de l’artiste ou du spectateur est ainsi placé au sein de l’expérience comme s’il était lui-même cet instrument traceur de lignes et étalon de mesure. Tout en s’en inspirant, l’observation de l’artiste est détournée de la précision graphique pour mesurer les conséquences du développement d’un langage diagrammatique. Une beauté abstraite s’en dégage – et une suggestion de l’abstraction comme trace –, ainsi qu’un comique propre à toute mécanique appliquée au corps.
École municipale des beaux-arts
Galerie Édouard-Manet
3 place Jean-Grandel
F-92230 Gennevilliers
tél. + 33 (0)1 40 85 67 40
embamanet@ville-gennevilliers.fr
www.ville-gennevilliers.fr
jeudi 14 octobre 2010
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